Article N° 7975

Benralizumab

Asthme sévère : une avancée révolutionnaire grâce au benralizumab

ABDERRAHIM DERRAJI - 01 décembre 2024 17:30

Un traitement injectable pour l'asthme sévère, le benralizumab, pourrait bien marquer un tournant majeur dans la prise en charge des crises sévères. Commercialisé sous le nom de Fasenra® par AstraZeneca, ce médicament pourrait offrir un espoir inédit pour des millions de patients souffrant d’Asthme. Une étude britannique récemment publiée dans «The Lancet Respiratory Medicine» confirme son potentiel.

Le benralizumab agit en ciblant les éosinophiles, des globules blancs à l’origine de l’inflammation pulmonaire. Lors de l’étude menée par le King’s College de Londres, 158 patients atteints d’asthme sévère ont reçu ce traitement pendant leurs crises. Les résultats sont impressionnants : après seulement 28 jours, les symptômes respiratoires se sont nettement atténués. Et après 90 jours, le risque d’échec thérapeutique était réduit de 75% par rapport aux patients traités avec les corticoïdes oraux habituels.

Ce médicament se distingue par son mode d’administration injectable, qui pourrait, à terme, être utilisé en urgence, à l’hôpital ou même en ambulatoire. Cela permettrait de réduire les hospitalisations et les complications souvent associées aux exacerbations sévères.

Depuis plus d’un demi-siècle, les crises sévères d’asthme sont principalement traitées avec des corticoïdes oraux. Bien qu'efficaces pour réduire l’inflammation, ces médicaments peuvent entraîner des effets secondaires sérieux, tels qu’un risque accru de diabète ou d’ostéoporose.

Pour rappel, chaque année, l’asthme et la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) causent près de 3,8 millions de décès dans le monde. Les exacerbations sévères, caractérisées par une respiration sifflante, une oppression thoracique et une toux, représentent près de la moitié des crises graves d’asthme et 30% des poussées de BPCO.

Le Dr Sanjay Ramakrishnan, auteur principal de l’étude, souligne l’importance de cette avancée : «Il est impératif de proposer des solutions capables de sauver des vies avant qu’il ne soit trop tard».

Bien que prometteur, le benralizumab n’est pas encore prêt pour une adoption à grande échelle. Des essais cliniques plus vastes sont prévus d’ici 2025 pour confirmer son efficacité et évaluer la prévalence d’éventuels effets secondaires.

La question du coût représente également un obstacle majeur. Les anticorps monoclonaux comme le benralizumab sont coûteux, ce qui pourrait limiter leur accessibilité pour certains patients.

Malgré ces défis, cette avancée représente une lueur d’espoir pour les millions de personnes souffrant d’asthme sévère à travers le monde. Avec le soutien de recherches supplémentaires et une attention accrue portée à la santé pulmonaire, le benralizumab pourrait bien devenir une solution salvatrice pour de nombreux patients en quête d’une meilleure qualité de vie.

Source : PharmaNews